European design, built in Canada ?

Avant la commercialisation des Renault Alliance/Encore/GTA au Canada, entre les années 1965 et 1973, Renault était déjà présent dans la Belle Province et y assemblait des voitures.

Née d’une entente entre le gouvernement québécois, la Régie Renault et l’État français, l'usine d’assemblage S.O.M.A. (Société de Montage Automobile) ouvre ses portes en 1965 à Saint-Bruno-de-Montarville (Québec).

L’usine devait assembler les Renault Dauphine, R8, R10 et R12 mais aussi des Peugeot 404 et 204. Mais finalement seules les Renault 8, 12 et 16 et la Peugeot 404 (1 an de production) y furent assemblées, ainsi que des pièces de carrosserie pour la R5 aux normes CA/US.
En 1968, la production totale de l’usine atteint 8.094 unités. Un chiffre qui grimpe à 9.739 unités en 1969, pour retomber à 9.550 en 1970, avant un record de 11.980 exemplaires en 1971.

Malheureusement, l‘avenir de cette usine fut bref. Les ventes attendues pour ces automobiles ne furent jamais au rendez-vous.
L’usine accuse rapidement d’importantes pertes financières et les relations se détériorent entre le gouvernement québécois et Renault, chacun accusant l’autre de ne pas respecter sa part du contrat.
À partir de février 1972, l’usine est fermée pendant certains mois. Le 29 juin de la même année, Renault annonce que le contrat avec S.O.M.A. prendra fin le 30 juin 1973.

En 1974, l’usine ferma définitivement. Fin de l’aventure industrielle de Renault (et Peugeot) au Québec. Après l’arrêt de la production de voitures au Canada, Renault a continué à y exporter des voitures.
Il faut également noter qu'avec les importantes concessions sur les droits de douanes consenties par le gouvernement canadien, exporter de France les différents véhicules revenait moins cher que de les produire sur place :(...
En tout cas, l’offre de modèles était au final même plus importante qu’aux États-Unis.

À travers les années, les Renault 4CV, Dauphine, Caravelle, Estafette, R4, R8, R10, R12, R15, R16, R17, R5, R18, 30 TS, Fuego, Allliance, Encore et Medaillon furent vendues au Canada.

A la tête de Renault Canada Limitée, on trouve : - Entre 1981 et 1987, Maurice Fertey : Vice-président-directeur général de Automobiles Renault Canada Limitée à Montréal (Québec), Président-directeur général de American Motors (Canada) (1981-85), Adjoint au président-directeur général de American Motors corporation (USA) (1985-87),
- A partir de 1986, Maurice Fertey laisse sa place à Ronald R Hogue comme Président-directeur général de American Motors (Canada)

1986, rien de neuf depuis la présentation de l'Alliance en 1983, sinon le retrait progressif de certains modèles AMC et Renault, American Motors Corporation et sa filiale canadienne semblent avoir décidé de prendre le taureau par les cornes et de remonter la pente.
En 15 mois, AMC présentera en effet quatre nouveaux modèles, dont trois de sa fabrication.
Ainsi, le Jeep YJ "Wrangler" est arrivé depuis quelques mois, remplaçant le réputé CJ, et une toute nouvelle voiture compacte, la Médallion, sera lancee au printemps 1987. Suivra une Alpine importée de France, une voiture de performance pour concurrencer les Corvette et Porsche (qui finalement n'arrivera pas), et, en juillet 1987, la toute nouvelle Premier qui sortira des nouvelles usines de montage de Bramalea, Brampton Ontario, une intermédiaire (pour les gabarits US) susceptible de concurrencer les nouvelles Taurus/Sable de Ford ou l'Oldsmobile Cutlass.

Lors d'une interview au magazine SOLEIL, Ronald R Hogue, le nouveau président de Renault Canada déclare concernant la situation financière d'American Motors : "Nous avons perdu S90 millions l'an dernier, nous prévoyons en perdre $70 millions cette annee. Nous ne ferons pas de profits l'an prochain, mais on prévoit de recommencer à en faire en 1988"...

Ce qui restait des opérations Renault, soit l'usine désaffectee de Saint-Bruno qui agissait un peu comme "siège social parallèle" de Renault au Canada, a été transfèré au véritable siège social de Brampton, en banlieue de Toronto [Cette nouvelle usine, la plus moderne en Amérique, est en voie de parachèvement en 87. Elle devait produire dès 1988, la nouvelle "Premier"], et le dépot de pièces de la métropole ne compte plus alors qu'une vingtaine d'employés. Incidemment il était devenu impossible, depuis au moins six mois, de trouver des porte-parole ou responsables francophones à Saint-Bruno, les quelques employés qui acceptaient de communiquer avec la presse le faisant sous le sceau de la confidentialité, démoralisés par la fermeture de Saint-Bruno et par les tergiversations entre Paris et Détroit.


Alors, finalement, la réponse est non, aucune Alliance ou Encore n'a été fabriquée au Canada.

Difficile de trouver la liste des tarifs des Renault au Canada car les prix différent beaucoup selon :
les options choisies, les préparations (??), le transport du véhicule et les provinces.

Les finitions :

• Le niveau base (uniquement en 2 portes). Il faut payer un extra pour le dégivrage de la lunette arrière!
• Le niveau L (en 2 et 4 portes) offre des éléments de décoration supplémentaire et permet l’accès à des options comme la radio AM/FM à 4 haut-parleurs, l’insonorisation renforcée, le régulateur de vitesse, les vitres teintées ou le groupe Visibilité (essuie-glace intermittents et rétroviseurs réglables de l’intérieur).
• Le niveau DL (en 2 et 4 portes) ajoute l’horloge numérique, le compte-tours, les vitres teintées, une meilleure sellerie, le groupe insonorisation, les cendriers arrière, la transmission manuelle 5 rapports et peut bénéficier contre supplément des vitres électriques ou du verrouillage central (avec ou sans télécommande, une vraie nouveauté pour l’époque).
• Le niveau Limited (4 portes), comprend une moquette plus épaisse, l’accoudoir arrière, le groupe Visibilité, le groupe Éclairage ou les phares à iode et peut recevoir en option l’intérieur en cuir.